Perspectives financières 2026 - AG : regain d'optimisme après une année mouvementée sur les marchés financiers
« L'augmentation des dépenses de défense en Europe booste la confiance économique »
Les marchés financiers mondiaux ont traversé quelques turbulences lors des premiers mois de l'année 2025. L'inconstance du président américain Donald Trump, qui a régulièrement changé d'avis sur les droits de douane (entre autres), a suscité pas mal d'incertitude. Une incertitude exacerbée par les crises géopolitiques, notamment en Ukraine et à Gaza.
Le Liberation Day, comme Donald Trump a lui-même baptisé le 2 avril, a marqué un point de bascule entre les deux parties de l'année 2025. Avant le Liberation Day, et surtout le jour-même, les annonces de droits de douane avaient propulsé la volatilité des marchés boursiers à des niveaux jamais atteints depuis la bulle informatique et la grande crise financière de 2008. Après le 2 avril et le changement de cap de Washington propice à la désescalade et à la négociation, les inquiétudes se sont largement dissipées. Ce revirement a finalement permis d'empêcher l'économie de ralentir, de garder l'inflation relativement sous contrôle et de favoriser une évolution positive des marchés sous l'impulsion des bourses américaines. Sur la base de ces éléments, les experts d'AG font preuve d'un optimisme prudent pour 2026.
2025, une année mouvementée, mais en fin de compte plutôt positive
Face aux turbulences qui ont animé les marchés financiers en 2025, les banques centrales ont notamment eu fort à faire. La BCE et la Fed ont toutes deux joué dans leur propre jardin, selon des règles du jeu différentes. La BCE, qui a été la première à revoir ses taux à la baisse, a probablement eu le parcours le plus facile. L'inflation a été plutôt bien maîtrisée en Europe, alors qu'il reste de la place pour une baisse limitée.
En revanche, la Fed continue d'appliquer une politique légèrement restrictive. Bien qu'en termes purement économiques, il ne soit pas réellement nécessaire de revoir les taux à la baisse, la Fed a relancé une nouvelle phase prudente de réduction en septembre. Cette décision s'explique principalement par la faible création d'emplois aux États-Unis, en partie due à la politique de l'administration Trump. La porte reste entrouverte pour de nouvelles baisses de taux.
2026, vers une reprise cyclique modérée
« Pour l'avenir, nous nous attendons à une reprise cyclique modérée en Europe et aux États-Unis », a déclaré Olivier Colsoul, Senior Strategist chez AG. « La croissance économique attendue est soutenue par des mesures de relance ciblées telles que l'augmentation prévue des dépenses de défense en Europe, les incitants fiscaux en Allemagne et le One Big Beautiful Bill Act aux États-Unis. Plusieurs accords commerciaux avec les États-Unis ont également réduit les incertitudes. Néanmoins, le contexte général de la croissance reste inférieur aux niveaux tendanciels et ne se rapproche que progressivement de son potentiel à long terme. »
« Les droits de douane sur les importations pourraient entraîner une reprise temporaire de l'inflation aux États-Unis, avant une diminution progressive pour atteindre des niveaux légèrement supérieurs à l'objectif des banques centrales. Cela laisse de la marge pour une évolution prudente vers une politique monétaire plus neutre (comme la BCE l'a déjà fait), avec des taux plus bas (de la Fed) là où c'est possible. »
« De nouvelles baisses de taux dans un contexte de non-récession, combinées à des conditions de liquidité stables, continuent de créer un environnement favorable pour les marchés financiers. Alors que le crédit était auparavant attrayant, l'étroitesse des spreads a considérablement réduit cet attrait. Les obligations d'État à long terme affichent désormais des prix raisonnables à attractifs en raison d'une légère hausse de la courbe des taux, avec un rendement attendu de 3,5 à 4,0 % pour les échéances les plus longues. Les actions, soutenues par l'amélioration des perspectives de bénéfices, devraient enregistrer des performances positives. Nous tablons sur des rendements moyens à élevés, toujours de l'ordre d'un chiffre. »
Le portefeuille d'investissement d'AG
« Notre Investment Office a connu une année 2025 particulièrement passionnante », déclare Wim Vermeir, Chief Investment Officer chez AG. « Surtout au début de l'année, tout le monde était sur le pont pour garder le bon cap face aux turbulences sur les marchés, mais grâce à notre gestion prudente et à notre diversification, nous avons réussi à très bien maîtriser nos risques pendant cette période. Par la suite, le contexte économique s'est stabilisé, ce qui nous a permis de clôturer l'année 2025 avec des chiffres positifs, tant pour nos portefeuilles à revenu fixe que pour nos portefeuilles d'actions. Nous avons notamment à nouveau investi davantage dans les obligations d'État en 2025, y compris en Belgique. En effet, les mesures à long terme annoncées par le gouvernement belge constituent un pas dans la bonne direction. »
« Pour 2026, nous faisons preuve d'un optimisme prudent - en dépit des crises géopolitiques profondes, bien sûr. Plusieurs raisons expliquent cette position. Le contexte macroéconomique est relativement bon, et les dépenses supplémentaires dans le cadre du plan de défense pour l'Europe renforcent également la confiance des entreprises. »
« À plus long terme, nous privilégions les actions présentant de meilleures perspectives de profits en général, bien que nous soyons pour le moment légèrement plus prudents à l'égard des Magnificent 7. En ce qui concerne les titres à revenu fixe, après le rallye des obligations d’entreprises, nous voyons désormais davantage de potentiel à long terme dans les obligations d’État européennes. »
Objectifs ESG
La durabilité continue de jouer un rôle central dans le plan stratégique triennal Elevate27 d'AG. Et bien que de plus en plus de signes semblent indiquer que de nombreuses parties inversent ou remettent en question leurs ambitions dans ce domaine, AG continue à travailler sans relâche pour atteindre les objectifs de durabilité qu'elle s'est fixés.
Les ambitions d'AG en tant qu'investisseur n'ont donc pas changé :
- Investir au moins 15 milliards d'euros dans des actifs ayant un impact positif d'ici 2027. À la mi-2025, le compteur s'élevait ici à 13,2 milliards d'euros (contre 12,9 milliards d'euros à la fin 2024).
- Réduire les émissions de carbone de notre portefeuille d'investissement (actions, obligations d'entreprise et infrastructures) de 55 % d'ici 2030 (par rapport à la base de référence de 2021), avec des émissions nulles d'ici 2050. Ces objectifs sont conformes à l'ambition du Green Deal européen. À la fin 2024, le compteur affichait déjà une forte baisse de -46 %1.
« Pour réaliser ces ambitions et soutenir pleinement la transition verte en tant qu'investisseur, nous restons engagés dans de nombreux projets. Parmi les exemples récents, citons la construction d'un parc de batteries près de Liège pour soutenir la transition en faveur d'énergies renouvelables, un programme d'investissement dans les réseaux de fibre optique en France pour soutenir la numérisation en Europe, l'électrification des dépôts de De Lijn pour contribuer à l'évolution vers une mobilité durable, ou encore des investissements dans des bureaux à haute efficacité énergétique comme le bâtiment Icône au Luxembourg », explique Bernadette Migisha, Head of Sustainable & Responsible Investing. « Nous continuerons à soutenir sans relâche les projets de ce type à l'avenir. »
Laurence Gijs
1 Par rapport à l'année de référence 2021
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